Édition du vendredi 23 janvier 2004
Les élus locaux s'interrogent sur l'ouverture prochaine des marchés de gaz et d'électricité à la concurrence
Complexité des procédures, méconnaissance du marché, habitudes ancrées avec l'opérateur historique..., les collectivités locales s'interrogent sur l'ouverture prochaine des marchés de gaz et d'électricité à la concurrence.
Les 5es Assises de l'énergie, organisées à Dunkerque mercredi et jeudi, ont confronté les doutes des élus, les promesses des libéraux et les espoirs des opérateurs.
Si le Conseil d'Etat, saisi par le gouvernement, statue en ce sens, les collectivités devront passer à partir du 1er juillet des appels d'offres pour leur fourniture d'énergie, dans le cadre de l'ouverture européenne à la concurrence des marchés du gaz et de l'électricité.
"Est-ce que ça en vaut la peine ? Avec notre expérience acquise auprès des industriels, nous disons : sans aucun doute", affirmait le directeur logistique gaz et électricité de Total Armand Khayat.
Les élus locaux ont conscience du bouleversement de leurs habitudes. Habitués à un seul interlocuteur, ils vont devoir mesurer précisément leurs besoins et rédiger des cahiers des charges détaillés.
En Île-de-France, face à l'ampleur de la tâche, un ensemble de communes de 3 millions d'habitants s'est fédéré pour lancer en commun les appels d'offres électricité et gaz.
"Il est important de se regrouper pour pouvoir maîtriser la question de l'achat d'énergie. Il nous faut des expertises techniques, juridiques et dans la connaissance des acteurs des marchés", explique Etienne Andreux, directeur du Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l'électricité et les réseaux de communication (Sipperec).
Le président de l'Association des maires ruraux de France et président de la communauté de communes de Combes (Haute-Saône), Gérard Pelletier, s'inquiète du maintien de la péréquation tarifaire. "Ca ne sert à rien de faire de grandes réformes européennes si le territoire ne s'en trouve pas amélioré", estimait-il au cours d'un atelier consacré au service public dans un cadre concurrentiel.
Il n'avait pas été rassuré par le discours du directeur général de l'énergie et des transports de la Commission européenne, François Lamoureux. Celui-ci vantait les "objectifs ambitieux" de l'ouverture à la concurrence : baisse des prix, meilleure interconnexion entre réseaux, maîtrise de la consommation, baisse de la dépendance énergétique, et même maintien du service public.
"Ce que le Conseil européen et la Commission européenne ont proposé, c'est de prendre les obligations de service public les plus hautes et de les généraliser", rappelait M. Lamoureux, citant l'obligation de service universel, de transparence dans les clauses contractuelles et de traçabilité de l'électricité.
La plus convaincue était peut-être la ville d'Utrecht (Pays-Bas), représentée par Inge van de Klundert, de la direction de l'Environnement. "Le résultat de l'ouverture de notre marché a été de réduire de 10% la facture énergétique de la ville", expliquait-elle.c=http:
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2